Dans la revue Parlement[s], Revue d’histoire politique, 2021/3 (n°34), Rémy Le Saout a publié un article qui porte sur l’indemnité des parlementaires français, Invisibiliser le relèvement de l’indemnité des parlementaires français, un enjeu de l’entre-deux-guerres.
Résumé
Dans l’entre-deux-guerres, l’indemnité des parlementaires français a fait l’objet de quatre lois qui en revalorisent le montant. Mais ce travail législatif s’inscrit surtout dans la recherche de dispositifs qui rendent ces augmentations discrètes, préfigurant par-là l’adoption ultérieure, en 1946 et 1958, de dispositions qui stabilisent et solidifient une réglementation toujours en vigueur aujourd’hui. Bien qu’essentiel dans le processus d’institutionnalisation de l’indemnité parlementaire, ce sujet n’a guère retenu l’attention de la recherche. Cet article vise à rendre compte des confrontations et de jeux de négociations qui, entre les années 1920 et 1930, ont contribué à normaliser l’invisibilisation du relèvement de l’indemnité parlementaire.
Coordonné par Stéphane Cadiou et Clément Desrumaux, le dossier thématique du n°15 (2020) de la revue Politiques de Communication a pour thème : L’argent en politique : un sujet public ? Il présente différents travaux réalisés dans le cadre de l’ANR ELUAR.
La question de la rémunération des mandats, mais aussi les affaires portant sur des crimes et des délits politico-financiers (abus de biens sociaux, corruption, marchés publics truqués, détournement de fonds publics, fraude fiscale, trafics d’influence, etc.), font ainsi régulièrement l’objet de scandales qui défrayent la chronique. Ces sujets suscitent traditionnellement une dynamique intense de commentaires et controverses. Pourtant, la publicisation des questions d’argent en politique n’a rien d’évident, c’est ce que les articles rassemblés dans ce numéro thématique de la revue Politiques de Communication permettent de comprendre. À rebours de l’apparente reconnaissance publique du thème de la corruption, le dossier entend montrer que la mise en discussion et, a fortiori, en accusation publique des mésusages de l’argent en politique se heurte à toute une série de contraintes